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Vendredi 13 novembre 2015. Douceur automnale : ce soir pourrait avoir un air de fête. On rêve de ce que sera cette nuit qui s'ouvre. Deux amoureuses savourent l'impatience de se retrouver ; des jumelles se sont demandé où célébrer leur anniversaire ; une infirmière se promet le repos mérité. Un mari s'agace de devoir garder seul ªla petiteº - sa femme part écouter de la musique. Partout dans Paris, on va bavarder, trinquer, rire, danser. Et du côté des forces de secours et de l'ordre, rien n'annonce l'horreur imminente. Chant polyphonique, élégie narrative, ªTerrassesº porte la parole de ceux qui ont vécu la joie puis la terreur, restitue les gestes, les regards échangés, la sidération partagée, offre à tous la possibilité d'un avant l'ªaprèsº, dont le temps érode l'impossible oubli.

« Vous avez une photo d'elle ? Un policier me fait face dans le hall du commissariat. Il s'apprête à partir en patrouille avec ses hommes. Je lis dans ses yeux On va la retrouver. Sur mon téléphone portable, je fais défiler les dernières photos. Mon pouce s'active. Déroule. En vain. Je ne trouve pas de photo de Gabrielle. Je continue à remonter le fil. Le temps en accéléré. Je prends conscience de la distance qui s'est installée entre nous. Les heures passées seule dans sa chambre. Les sorties qu'elle déclinait. Les repas où elle n'avait pas faim. J'ai honte soudain. Quelle mère n'a pas de photo de sa fille ? »J'avais oublié la légèreté raconte l'errance d'une mère après la fugue de sa fille. Un premier roman addictif porté par une écriture incisive.Edwige Coupez a été journaliste et chroniqueuse à France Info pendant une quinzaine d'années. Autrice de podcasts, conférencière, enseignante à Sciences Po, elle aborde ses différentes activités avec la même conviction : « La quête d'un monde nouveau passe avant tout par la quête de soi. »